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“Je ne sais pas…Et ensuite?” dans la relation soignant-soigné

Partage de réflexions autour de la phrase “Je ne sais pas” prononcée au coeur de la relation soignant-soigné : transcription écrite de l’audio de l’épisode du 21 octobre 2022 du podcast “Diane – Enchanteresse en Santé” 

Bonjour, c’est Diane – Enchanteresse en Santé! 

Bienvenue dans le podcast dédié à la santé intégrative créative pour les entrepreneures qui prennent autant soin des autres que d’elles-mêmes. 

 En tant qu’ostéopathe, aroma-olfactothérapeute et coach de vie pro & perso, je serai votre guide facétieuse et enjouée. 

Je vous invite chaque semaine à explorer et voyager à mes côtés.  

Nous irons à la découverte de nouvelles contrées, au cœur desquelles il fait bon vivre et oser se réaliser. 

Allons-y!  

Embarquons ensemble dans de fantastiques aventures enchantées ou bien-être et magie s’associent pour agrandir notre champ des possibles… 

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Savoir dire “Je ne sais pas” est déjà un grand pas. Et continuer sur cette lancée permet de belles avancées. 

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Au cours de cet épisode, je vais vous partager quelques réflexions qui me sont venues autour de la phrase “Je ne sais pas” prononcée au cours de la relation soignant-soigné. 

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Tout d’abord, regardons lorsque la personne soignée exprime elle-même les mots “Je ne sais pas”. 

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Il m’est souvent arrivé en tant qu’ostéopathe, de tendre bien attentivement l’oreille lorsque des patients disaient la phrase “Je ne sais pas” pour connaître la suite. Car à ce moment-là, estimant ne pas être la seule personne à détenir le savoir qu’ils venaient chercher dans notre relation, ils étaient à même de livrer des informations sur leurs ressentis vraiment spécifiques et personnels. 

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Et il ne tenait qu’à moi de les accompagner au mieux pour qu’ils puissent s’exprimer avec la plus grande justesse. 

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Donc, quelque part, ce “Je ne sais pas” était un temps de suspens pour pouvoir mieux se questionner intérieurement pour répondre à mes questions, lors des temps d’anamnèse. 

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Et là, vraiment, ça aurait été dommage de ma part de couper court, d’enchaîner avec une autre question et de ne pas laisser la personne prendre le temps de mûrir, ressentir et percevoir pleinement comment elle allait pouvoir répondre à mes questions. 

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J’émets donc l’hypothèse que la personne soignée dise “Je ne sais pas” pour signifier qu’elle ne pense pas être la personne dotée des connaissances et des compétences pour traduire et retranscrire en matière de santé ce qui lui pose problème au niveau de son ressenti.  

Et d’autre part, ce “Je sais pas” peut être une invitation à être vraiment accompagnée pour trouver les mots justes pour l’exprimer, avec ses propres mots, pour que la personne soignante puisse retranscrire, justement en des termes peut-être plus complexes, ou repérer les informations et les regrouper, faire du tri. 

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Donc ce “Je ne sais pas” peut s’inscrire, sans en rester pile au moment où il est prononcé, dans une relation partenariale soignant-soigné avec une invitation à aller plus loin. 

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Car en tant que personne soignée, c’est un exercice que l’on n’a pas forcément l’habitude de faire, de dire ce que l’on perçoit, ses sensations, ce qu’il se passe dans son corps, dans sa tête, et de trouver l’ensemble de la palette des mots qui peuvent qualifier ses ressentis. 

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C’est pourquoi c’est vraiment important quand il y a la phrase “Je ne sais pas” de prononcée qu’en tant que soignant, on soit en alerte pour pouvoir aiguiller, questionner, inviter la personne soignée à s’exprimer et à nous faire part de son ressenti sans se sentir bridée, gênée par les mots qu’elle va elle-même utiliser, même si ce sont des images.  

Il y a énormément de choses pertinentes qui en ressortent. 

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Il y a énormément de choses pertinentes qui ressortent quand une personne va dire “Je ne sais pas” et qu’on ne la coupe pas et qu’on la laisse prolonger son propos. 

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Donc, en résumé, côté personnes soignée “Je ne sais pas” peut signifier je ne suis pas la personne qui est censée détenir le savoir. Et là, en tant que soignant, on intervient pour justement établir la relation partenariale, la relation d’égal à égal reposant sur l’idée que chacun peut communiquer des choses à son niveau.  

“Je ne sais pas” peut également signifier un temps de suspens en fait, pour avoir besoin de plus d’accompagnement pour pouvoir justement exprimer son ressenti  

Et “Je ne sais pas” peut simplement mettre en évidence qu’à notre connaissance, on ne dispose pas d’éléments pour répondre à la question. 

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Voici donc les 3 cas de figure qui me sont naturellement venus en tête suite à réflexion. Et il est fort probable qu’il en existe également d’autres. 

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Passons à présent à la phrase “Je ne sais pas” prononcée côté soignant. 

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Alors, côté soignant dire “Je ne sais pas” n’est pas forcément évident parce qu’on a rarement appris à le faire. 

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Dire “Je ne sais pas”, c’est énoncé clairement qu’on a des limites, qu’on est humain et donc que naturellement, on n’est pas doté d’une connaissance absolue.  

Dans la relation à soi et à l’autre, c’est faire preuve de sincérité, de respect et de prise de recul. 

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Oui, oser dire “Je ne sais pas”, c’est également mettre en évidence une certaine vulnérabilité et tout le monde n’est pas automatiquement à l’aise avec cette idée. 

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De prime abord, la phrase “Je ne sais pas” fait référence au savoir, au savoir être, au savoir-faire et peut être reliée aux connaissances, aux compétences et à l’expérience. 

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Si j’ai titré cet épisode de podcast “Je ne sais pas…Et ensuite?, dans la relation soignant-soigné”, c’est parce que pour moi dire “Je ne sais pas” a été quelque chose d’assez naturel. Intégrant le doute comme moteur, pour moi partir de “Je ne sais pas”, c’est une base. Mais je ne m’arrête surtout pas là. Dire “Je ne sais pas” est quelque part un premier pas qui me permet d’aller au-delà, de continuer à évoluer et progresser. 

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À la fois dans ma vie personnelle et dans ma communication avec les patients dans mon quotidien d’ostéopathe, je peux être amenée à dire “Je ne sais pas”. Dans différents cas de figure. Par exemple, je peux être amené à dire “Je ne sais pas” quand je n’ai pas compris suffisamment bien, bien cernée, la problématique amenée par la personne face à moi. 

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Et donc ce “Je ne sais pas” est une invitation à approfondir, à creuser plus par mes questionnements, par ma relation au patient, la communication avec lui pour le recueil d’informations pertinentes. 

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Donc dans ce premier cas de figure, je pourrais par exemple dire à la fin d’un premier temps d’anamnèse de recueil d’informations, “Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose.”. 

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“Peut-être avons-nous besoin de creuser un petit peu plus, voire que je vous repose certaines questions différemment pour vous accompagner au mieux, pour me donner les réponses afin d’être dans les conditions optimales pour poser un diagnostic ostéopathique et imaginer la prise en charge la plus adaptée.” 

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2e cas de figure, c’est lorsque l’on sent qu’on arrive à un plafond dans ses compétences, ses connaissances, son expérience, ce que l’on est en mesure d’apporter aux patients et qu’on a besoin d’un temps pour pouvoir justement acquérir, améliorer tout cela. 

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Cela à partir d’une recherche immédiate, ça peut être de consulter un livre, pour avoir une information qu’on peut avoir sous la main, des contenus de formation qu’on a pu suivre précédemment. 

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Ou sur Internet. Se référer à des endroits où l’on sait qu’on va avoir accès à du contenu de qualité. 

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Ce mode de recherche immédiat, j’y ai réfléchi en amont et donc ça me permet d’y avoir accès vraiment facilement quand je me dis “Je ne sais pas, donc je cherche”, j’ai directement mes logiques de fonctionnement pour pouvoir trouver l’information la plus précise. 

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Pour vous donner un exemple, je peux être amenée à dire “Je ne sais pas”, qui revient à dire “Je ne connais pas”, par exemple une pathologie qui concerne le patient que j’ai face à moi et qui en fait très rare et que je ne maîtrise pas bien. 

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Donc je passe en mode recherche, ne serait-ce que pour demander le quotidien de la personne qui vit avec cette pathologie. 

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Et puis je vais regarder dans mon ensemble de ressources à disposition. 

Donc ça c’était pour le cas où “Je ne sais pas et je peux chercher immédiatement” et puis autrement, il y a la recherche différée ou prolongée avec la possibilité d’auto-formation : de lire des revues, de faire le point sur l’état et l’avancée des recherches. 

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D’avoir une démarche également de formation continue en assistant à des webinaires, des conférences, des séminaires, des stages, que ce soit au sein de son cœur de métier initial ou en assistant à des formations qui permettent, avec des intérêts communs, de croiser différents professionnels. 

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Et enfin, on peut aussi bien rentrer dans des échanges avec ses pairs, avec d’autres professionnels, d’autres horizons, dans une dynamique de supervision, d’intervision, d’analyse de pratiques, qui peuvent être très enrichissantes pour faire évoluer son fonctionnement quotidien. 

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Le 2e cas de figure que je viens d’évoquer, c’est la situation où je suis amenée à dire “Je ne sais pas” et cela rentre dans le cadre de ce que je pourrais savoir. Donc je me donne les moyens de monter en connaissance, en compétences ou en expérience en fonction des besoins. 

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Le 3e cas de figure dont je vais vous parler maintenant, en ce qui concerne la phrase “Je ne sais pas” prononcée par le soignant, je le mets en lien avec un certain besoin de réassurance de la personne. 

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Je m’explique en vous présentant un cas un peu caricatural pour que vous compreniez. Il m’arrive en fin de consultation, que des patients me demandent “Diane, je sens que ça commence déjà à aller mieux, mais est-ce que tu peux me dire si dans 2 jours je n’aurais plus du tout mal ?” 

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C’est là que dans l’ensemble de ma réponse, il peut y avoir une portion de “Je ne sais pas”. 

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Car pour la récupération du patient, il y a des éléments dont j’ai connaissance ou que je peux évaluer en fin de consultation donc il y a ce que je sais et puis il y a des choses qui ne rentrent pas dans mon champ de maîtrise et qui sont liées à la façon dont le patient lui-même va prendre soin de lui à la suite de la consultation. Et puis il y a aussi les aléas de la vie, que ni moi ni le patient ne pouvons connaître à l’avance. 

00:11:20 

En fait dans ma réponse, j’invite le patient à exprimer clairement ses craintes et ses appréhensions. Je viens signaler que je ne suis pas omnisciente, en ne sachant pas tout. Et j’invite la personne à prendre conscience de tout ce qu’elle est en mesure de pouvoir faire par elle-même en étant pleinement actrice de sa santé. 

00:11:41 

Donc, plutôt que de fournir la réponse idéale que le patient aimerait m’entendre prononcer, j’offre ainsi un cadre responsabilisant pour chacun. 

00:11:51 

Allez, avant de passer au 4e cas de figure, petit résumé des 3 précédents. 

En premier, il y a “Je ne sais pas et j’ai peut-être raté quelque chose” qui invite à approfondir une anamnèse.  

En 2e, il y a le “Je ne sais pas et je vais chercher à l’extérieur pour en savoir plus” : recherche, formation et échange avec d’autres pros.  

Et en 3e vient le “Je ne sais pas et quelque part c’est OK de ne pas tout savoir” et je me rends attentive aux besoins de réassurance de la personne soignée. 

00:12:24 

Et enfin, voici le 4e cas de figure que je mets en lien avec l’importance d’une réorientation bien menée. C’est un “Je ne sais pas” dit car je sais que ce n’est pas dans mes cordes et que cela doit pouvoir être dans les cordes de quelqu’un d’autre.  

Et c’est là qu’il est intéressant d’avoir une bonne connaissance des modalités et des cadres pratiques des autres soignants exerçant autour de soi pour savoir vers qui réorienter, lorsque nous réalisons que nous ne sommes pas la bonne personne pour la prise en charge la plus adaptée. 

00:13:00 

Parce que juste un “Ce n’est pas pour moi” ne permet pas à la personne soignée de ne pas se retrouver le bec dans l’eau, ni de répondre par elle-même à la question “Mais alors vers qui me tourner?” 

00:13:13 

Voilà, j’ai terminé mon petit tour non exhaustif des phrases “Je ne sais pas”, pouvant être prononcées par les personnes soignées et par les soignants. 

00:13:24 

J’espère qu’il vous donnera du grain à moudre dans vos propres réflexions.  

Et concernant celles-là, n’hésitez pas à m’en faire part pour qu’on continue à échanger et partager ensemble. 

Sur ce je vous souhaite une belle fin de journée et je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode. 

Diane

Enchanteresse en Santé

Ostéopathe D.O et Praticienne en aroma-olfactothérapie

Coach de vie pro & perso


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